Une touche indienne dans la programmation de Lussac
Ce soir sera un rendez-vous tel que l’association Thélème, à Lussac, les aime. Un moment de partage, de découverte d’un travail d‘artistes. Depuis le début du mois, Celine Pradeu-Kanagasabai et Guillaume Blanc ont investi les locaux de l’association, à La Devignère. Une vraie residence artistique. Un mois de présence, depuis le début novembre, après un premier court séjour en mai dernier. Trente jours pour donner naissance à un spectacle.
Directrice artistique de la compagnie de danse Relevée, de Paris, Céline Pradeu-Kanagasabai signe là la chorégraphie de « CPK – 30 ans, solo pour une danseuse… et un violoniste». Un travail original et trés personnel. Un univers particulier également.
L’approche de la quarantaine travaille ou déstabilise certains. Et d’autres pas du tout. C’est à 30 ans que Céline Pradeu-Kanagasabai a senti, elle, le besoin de s’interroger sur la vie. Sur la sienne notamment. Normal qu’elle ait eu envie de s’exprimer sur scène. Logique que son discours puise dans ce qui est sa vie artistique depuis toujours et dans ce qui constitue ses racines. Née d’une mère française et d’un père d’origine indienne, Celine Pradeu-Kanagasabai a exploré ces deux mondes si différents, si lointains, mais qu’elle porte en elle. Ce soir, elle présentera une partie de ce cheminement. La semaine prochaine, une autre. A la fin du mois, c‘est à un parterre de professionnels qu’elle offrira un filage complet de sa création.
Des pas de danse indiens et contemporains
Dans ce voyage artistique, elle a entraîné un musicien. Violoniste, Guillaume Blanc a fait par la même occasion ses premiers pas… de danse. «Je voulais qu’il soit autant créateur de sons que de mouvements.» Pour les sons, pas de problèmes. Avec ses violons acoustiques et électriques que lui a prêtés son ancien prof Didier Lockwood, Guillaume Blanc, est dans son élément. Pour le reste, Céline Pradeu-Kanagasabai lui a balisé le terrain. «II y a peu de moments ou la musique est purement accompagnatrice. Elle a un rôle», explique-t-elle. Et le choix de l‘instrument est loin d’être anodin. «Le violon fait complètement sens, autant dans la musique occidentale que dans la musique indienne», poursuit-elle.
Une opposition sur laquelle elle joue. Comme avec toutes celles qui composent son spectacle : la peau blanche de Guillaume Blanc et la sienne, nettement mate. Son sari et la queue-de-pie du violoniste. La tradition et la modernité… Et les techniques de danse si différentes que la danse contemporaine, la danse indienne de style Bharat-Natyam, la danse néoclassique. «J’utiIise des langages que je connais. Je passe d’une technique à l’autre». D’un costume à l’autre également.
«C‘est un voyage que je propose. A la fin du spectacle, il n’y a pas de volonté de conclusion. Je ne peux pas être entièrement une Française, entièrement une Indienne».
Un grand écart de plus pour la danseuse, et qu’elle veut faire partager. Ce sera le cas lors de plusieurs ateliers que le duo animera avec des lycéens de Confolens, avec des adultes handicapés des résidences de Saint-Claud et de Ruffec notamment.
Bénéficiant de l’aide à la création du conseil régional, «CPK-30 ans » devrait, en plus de dates déjà arrêtées à Paris, à Marseille, refaire un tour en Charente. Sans doute dès le mois de mars prochain à Jarnac, l’association Thélème se mettant déjà en quête de représentations en Charente limousine.
En résidence depuis le début du mois à «La Devignère», la compagnie Relevée lève ce soir une partie du voile de sa prochaine création, ‘ entre danses contemporaine et indienne (légende)